"Donc le poète est vraiment voleur de feu"



"En Grèce, ai-je dit, vers et lyres rythment l'Action."

Arthur Rimbaud, Poésies 1870-1871

 (Poésies/Gallimard, p. 88)





"En attendant , demandons aux poètes du nouveau".. 

"Car Je est un autre"

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Philippe Jaccottet, "Parler"


"Des graines pour replanter la forêt spirituelle."


Philippe Jaccottet, Une Transaction secrète

Philippe Jaccottet, "Parler"




Philippe Jaccottet, Chants d'en bas, 1 : "Parler" (1974)


1


Parler est facile, et tracer des mots sur la page,

en règle générale, est risquer peu de chose :

un ouvrage de dentellière, calfeutré,

paisible (on a pu même demander

à la bougie une clarté plus douce, plus trompeuse),

tous les mots sont écrits de la même encre,

"fleur" et "peur" par exemple sont presque pareils,

et j'aurai beau répéter "sang" du haut en bas

de la page, elle n'en sera pas tachée,

ni moi blessé.


Aussi arrive-t-il qu'on prenne ce jeu en horreur,

qu'on ne comprenne plus ce qu'on a voulu faire

en y jouant, au lieu de se risquer dehors

et de faire meilleur usage de ses mains,


Cela,

c'est quand on ne peut plus se dérober à la douleur,

qu'elle ressemble à quelqu'un qui approche

en déchirant les brumes dont on s'enveloppe,

abattant un à un les obstacles, traversant

la distance de plus en plus faible – si près soudain

qu'on ne voit plus que son mufle plus large

que le ciel.


Parler alors semble mensonge, ou pire : lâche

insulte à la douleur, et gaspillage

du peu de temps et de forces qui nous reste.


*****


Philippe Jaccottet, Chants d'en bas, 2 : "Chacun a vu un jour" (1974)



2


2


Chacun a vu un jour (encore qu'aujourd'hui

on cherche à nous cacher jusqu'à la vue du feu)

ce que devient la feuille de papier près de la flamme,

comme elle se rétracte, hâtivement, se racornit,

s'effrange... Il peut nous arriver cela aussi,

ce mouvement de retrait convulsif, toujours trop tard,

et néanmoins recommencé pendant des jours,

toujours plus faible, effrayé, saccadé,

devant bien pire que du feu.


Car le feu a encore une spelendeur, même s'il ruine,

il est rouge, il se laisse comparer au tigre

ou à la rose, à la rigueur on peut prétendre,

on peut s'imaginer qu'on le désire

comme une langue ou comme un corps ;

autrement dit, c'est matière à poème

depuis toujours, cela peut embraser la page

et d'une flamme soudain plus haute et plus vive

illuminer la chambre jusqu'au lit ou au jardin

sans vous brûler – comme si, au contraire,

on était dans son voisinage plus ardent, comme s'il

vous rendait le souffle, comme si

l'on était de nouveau un homme jeune devant qui

l'avenir n'a pas de fin...


C'est autre chose, et pire, ce qui fait un être

se recroqueviller sur lui-même, reculer

tout au fond de la chambre, appeler à l'aide

n'importe qui, n'importe comment :

c'est ce qui n'a ni forme, ni visage, ni aucun nom,

ce qu'on ne peut apprivoiser dans les images

heureuses, ni soumettre aux lois des mots,

ce qui déchire la page

comme cela déchire la peau,

ce qui empêche de parler en autre langue que de bête.


*****


"L'attention du poète se situe entre la vison et la vue, entre la dérive des images (l'amplification poétique) et la rigueur d'une description qui ne se tiendrait qu'aux signes. Entre la saisie de quelque chose et le dénuement des formes essentielles qui échappent à l'ornement du langage. Entre le discours et la parole pauvre, presque silencieuse – distance jamais résorbée, parfois rapprochée dans l'éclat inespéré du simple."

Jacques Sojeher au sujet de Philippe Jaccottet dans La démarche poétique (Union Générale d'Edition, 1976, p. 245) peuvent


I. L'amplification poétique.


II. "La rigueur d'une description qui ne se tiendrait qu'aux signes" : le dénuement d'une parole pauvre ; la "parole" préférée au "discours" et "la vue" à "la vision".

"et retombé à terre,

on ne voit plus en eux précisément que des images

ou des rêves" Chants d'en bas 49

Le dénuement : le renoncement aux "belles images" et aux hyberboles : Leçons 16/165

"Ecoute mieux" (90) "Avec des mots plus pauvre et plus justes, si je puis" (89)

"L'interdit opposé aux prétentions de l'orgueil" constaté par Jean Starobinski dans sa préface du recueil Poésie, 1946-1967 se manifeste par ces tentatives progressives de dénuement de l'écriture poétique représentatives de l'effacement du sujet "effrayé" par sa rencontre avec la mort.

* retour à des formes métriques traditionnelles comme autant de protection contre les débordements de l'excès lyrique (L'effraie)

qui, s'il ne manifeste plus aussi nettement par l'écriture par l'effacement du "je" grammatical comme dans Leçons où les variantes tendent à gommer la présence du sujet, se retrouve dans l'effacement du trop explicitement biographique ou réaliste des pièces supprimées du recueil de L'Ignorant , un recueil de moindre effusion personnelle que L'effraie qui témoignait de la "saisie" du poète fragilisé par l'expérience de la mort, au bord de l'effacement (stade lyrique du poète décomposé) avant le travail conscient d'écriture de L'ignorant et de Leçons et l'expérience métadiscursive de Chants d'en bas (stade épique où le poète articule et décompose, expose, raconte et se raconte, notamment dans la section "Parler" où il projette son sentiment d'impuissance et le caractère dérisoire de la parole remise en cause par l'expérience de la douleur et de la séparation au sens métaphysique et existentiel : "Parler" pose les conditions et les limites de l'énonciation poétique, ne serait-ce que formellement par le choix du vers libre, entre vers et prose, d'où aussi la réflexion sur l'image ; interrogation sur le lieu et la légitimité du poète dans son œuvre : entre l'édition de 1974 et celle de 1977, nombre de tirets remplacés par des parenthèses, des virgules ou deux points : les tirets seraient dévolus aux démarcations fortes alors que les parenthèses renverraient aux commentaires du locuteur, dans une poésie métadiscursive), puis sursaut pour éviter l'aporie : le poète se recompose dans A la lumière d'hiver pour se faire réceptacle de "quelque chose" dans l'espace du poème reconquis : le manuscrit présente les mêmes caractéristiques d'effacement de l'expérience particulière du sujet dans la généralisation de l'énoncé que les recueils précédents(stade dramatique) :reprise de confiance dans les mots mais importance du silence.


"le dénuement des formes essentielles qui échappent à l'ornement du langage"

Le soleil de la poésie passe encore "comme la bougie derrière son écran jauni" (96), "à la lumière d'hiver » de cette sagesse nouvelle du poète qui ne veut plus rêver ni pleurer seulement mais "veiller comme un berger" "contre le mur éclairé par l'êté" ("Le travail du poète", 64). L'expérience de la morts fut la mise à l'épreuve philosophique, métaphysique et poétique décisive, la pierre de touche de la poétique de Philippe Jaccottet devenu au cours de son parcours plus riche de sa dépossession. Humblement le poète appelle "tout ce qui risque de se perdre s'il s'endort" ("Le travail du poète", 64) "encore et encore" et tremble "de ne plus voir" : "Ainsi s'applique l'appauvri/ comme un homme à genoux qu'on verrait s'efforcer / contre le vent de rassembler son maigre feu" (65) "Le travail du poète"


Antithèse (suite) : une esthétique et une éthique de la dépossession ; "le dénuement des formes essentielles" (Jacques Sojcher, La démarche poétique)

Après l'échec de Requiem, la poésie de Philippe Jaccottet ne cessera de revenir au plus simple. Il renoncera aux poèmes sacrés et aux latin d'église. Aussi fait-il commencer son oeuvre à L'effraie, qui marque le retour à des formes métriques traditionnelles comme autant de protection contre les débordements de l'excès lyrique. Le poète y réfléchit à l'assouplissement possible du poème et à la légitimité de la poésie dans ce monde de chaos. "La voix" et "le travail du poète" de L'Ignorant témoignent d'une mesure plus humaine. L'expérience métadiscursive débutée dans ce recueil se poursuit avec les réécritures successives de Leçons aux nombreuses variantes qui ne laisseront pas le poète satisfait ainsi qu'il l'explique dans "Cette folie de se livrer jour et nuit à une œuvre" et surtout dans Chants d'en bas, avec notamment la section "Parler".

effacement du "poète"> "La voix", 60 > "L'ignorant", 63 > le "berger" 64, "l'écolier", Leçons, 163> "Muet", 167

"Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance,

plus j'ai vécu, moins je possède et moins je règne.

Tout ce que j'ai, c'est un espace tour à tour

Enneigé ou brillant, mais jamais habité."

"L'ignorant", p. 63


"Seule demeure l'ignorance", "Le Livre des morts", 90

"Autrefois

moi l'effrayé, l'ignorant, vivant à peine,

me couvrant d'images les yeux,

j'ai prétendu guider mourants et morts." Leçons, 160

choix du vers libre, entre vers et prose dans Chants d'en bas (* retour à des formes métriques traditionnelles)

comme autant de protection contre les débordements de l'excès lyrique (L'effraie)

effacement des tirets remplacés par des parenthèses (Chants d'en bas : entre l'édition de 1974 et celle de 1977,

nombre de tirets remplacés par des parenthèses, des virgules ou deux points : les tirets seraient dévolus aux démarcations

fortes alors que les parenthèses renverraient aux commentaires du locuteur, dans une poésie métadiscursive)

effacement du "je" poétique > "La voix", 60 > "L'ignorant", 63 > "berger"64 "l'écolier », Leçons, 163> "Muet", 167

effacement des "des mots de peu de poids", "Le Livre des morts", 91

effacement des éléments du portrait du mort, de l'expérience personnelle dans Leçons et Chants d'en bas

effacement des "belles images" (fin du "Livre des morts", en contrepoint de la descente du corps dans la terre : la "vision" de l'arbre et "le murmure doré d'une lumière de passage" 91)

"plutôt le linge et l'eau changés,

la main qui veille,

plutôt le cœur endurant."Leçons, 162


"Je ne voudrais plus qu'éloigner

ce qui nous sépare du clair,

laisser seulement la place

à la bonté dédaignée." ibid163

"Muet. Le lien des mots commence à se défaire

aussi. Il sort des mots." Leçons, 167


Détachement du poète = Robinson moderne après le naufrage des illusions ("ombres", "mensonges")

poésie métadiscursive : Chant d'en bas


  1. 2."Entre le discours et la parole pauvre, presque silencieuse"


La prise de conscience métaphysique et existentielle de la fracture et de l'humiliation (passage sous les fourches caudines, Leçons, 167) se traduit dans la parole par différents effets typographiques, grammaticaux et stylistiques qui expriment l'humilité, la modestie, l'effacement du sujet attentif surtout à "la saisie de quelque chose" d'essentiel par "le dénuement des formes essentielles" :

"facile à dire ! et trop facile de jongler

avec le poids des choses une fois changées en mots !" A la lumière d'hiver, 77

"Frêles signes, maison de brume ou d'étincelles,

jeunesse…" (77)

rupture avec les conventions d'usage, poétique et grammatical :

l'effacement du "je" et des "mots de peu de poids", des conventions d'usage : par exemple, les majuscules au début des vers sans raison grammaticale = convention poétique (début de phrase)

le détachement provoqué par des enjambements souvent inattendus ("dans un / jardin couvert de neige", "La voix", 60; "son feuillage", "Le Livre des morts", 91) : liberté et célébration du "jardin couvert de neige", du "feuillage" ; "à se défaire / aussi", Leçons, 167

usage systématique des interrogations, des négations, des disjonctions et des hypothèses pour exprimer l'ignorance et l'ouverture à un autre mode de fonctionnement poétique (peut-être à une transcendance)

usage des antithèses pour exprimer les deux termes de cette poétique réactive, dialectique d'acceptation et de refus

usage des restrictions et des enjambement pour célébrer ce qui est "à venir": "la saisie de quelque chose"

L'interrogation : "La voix", 60

poète = Robinson ?


à suivre...


"Petit Poucet rêveur... un pied près de mon coeur"

"A la musique", Arthur Rimbaud, Cahiers de Douai (1870)


Sur la place taillée en mesquines pelouses,

Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,

Tous les bourgeois poussifs qu'étranglent les chaleurs

Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses.


-- L'orchestre militaire, au milieu du jardin,

Balance ses chakos dans la Valse des fifres :

-- Autour, aux premiers rangs, parade le gandin;

Le notaire pend à des breloques à chiffres.


Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs :

Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames

Auprès desquelles vont, officieux cornacs,

Celles dont les volants ont des airs de réclames;


Sur les bancs verts, des clubs d'épiciers retraités

Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme,

Fort sérieusement discutent les traités,

Puis prisent en argent, et reprennent : "En somme!..."

"Petit Poucet rêveur... un pied près de mon coeur"

Olivier Py, Directeur de l'Odéon-Théâtre de l'Europe
Auteur dramatique, poète, comédien et metteur en scène


"un théâtre qui se fonde avant tout à partir du poème"

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-- Vous n'étiez pas candidat à la direction de l'Odéon. Pourquoi le ministre vous a-t-il choisi ?

-- Il connaissait mes idées, mon attachement aux idéaux de la décentralisation. Ma conviction que ce rêve a un bel avenir, que l'enivrement virtuel et la globalisation ne remettent pas en cause notre geste : au contraire, cela le refonde autrement. Il a sans doute aussi été intéressé par mon attachement à un théâtre qui se fonde avant tout à partir du poème.

-- C'est votre ligne majeure ?

-- Ce que je disais il y a dix ans de manière corsaire, agressive -- il faut que les poètes contemporains soient entendus --, je ne peux plus le dire de la même façon : il y a aujourd'hui beaucoup plus de productions à partir de textes contemporains.
Nous avons maintenant besoin d'un travail sur le répertoire : on joue toujours les mêmes pièces alors que des parties entières du répertoire sont tombées dans l'obscurité. On monte plus Jean-Luc Lagarce [avec qui Py a travaillé plusieurs années] que Corneille, et Hugo semble interdit. Peut-être pourrai-je réparer cette injustice.

Le Monde, vendredi 4 mai 2007 : entretien - Le nouveau directeur de l'Odéon présente la saison 2007-2008






« J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse. »

Rimbaud, Illuminations



"Que d'amours splendides j'ai rêvées ! "




"On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans"

"Ma Bohême"


Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
-- Petit Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse,
-- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !


"au fond, ce que j'aimerais faire, c'est de la poésie" Un nid pour quoi faire, Olivier Cadiot

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Le roman collectif "générationnel" d'un collectif de poètes

Titre provisoire : A la recherche du poète inconnu/disparu (?)



Photo de Yves Monier

Le making of du roman "générationnel" 2012 d'un collectif de poètes lycéens :

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Concours de poésie et de manifestes poétiques "générationnels"

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Abîme


Par-dessus les flots, j’irai au gré des marées,

Fouetté par les embruns, porté par les courants :

Inscrivant sur l’eau le tracé de mon passé.

Je m’en irai, dans le néant de l’océan.


Je ne pleurerai pas, ne pardonnai rien,

Mais je serais écume emportée au vent ;

Et je serai seul, bien seul, comme un orphelin,

Par le fond, attiré - comme par un amant.


Quentin



Abîmes



Par les flots bleus béant, j’irai par les courants,

Fouetté par les embruns, briser l’onde glacée ,

Songeur, j'aspirerai l’azur de l’océan.

J’inscrirai sur l’eau le tracé de mon passé.


Je ne pleurerai pas, ne pardonnai rien,

Mais je serais écume emportée au vent ;

Et je serai seul, bien seul, comme un orphelin,

Par le fond, envouté - comme par un amant.


Quentin


Sensation


Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :

Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.


Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,

Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la Nature, heureux- comme avec une femme.


Arthur RIMBAUD

Le roman "générationnel" d'un collectif de poètes

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LA POESIE : les fonctions du poète et de la poésie entre tradition et modernité.
Descriptif n° 4 : la poésie (révisions pour les EAF)

Perspective dominante : genres et registres

Perspectives complémentaires : approche de l’histoire littéraire et culturelle ; réflexion sur l’intertextualité et la singularité des textes.

La séquence, centrée sur les fonctions du poète et de la poésie, l’évolution des formes et le renouvellement de l’imaginaire vise à inscrire les poèmes étudiés entre tradition et modernité : des poèmes à forme fixe au poème en prose.

L’étude de ce groupement et la lecture cursive complémentaire en œuvre intégrale de « Spleen et Idéal » des Fleurs du mal de Baudelaire, en perspective croisée avec les 5 autres objets d'étude à partir d’une enquête anthropologique sur la place du sujet dans l’histoire des représentations (« l’autre, un sujet en question » ; « Vertige de l’artiste, entre Narcisse et Prométhée ») en lien avec la peinture, a permis de situer une œuvre dans un mouvement littéraire et culturel, de discerner continuité et évolution dans les conceptions de la poésie (au sens étymologique de « création »), notamment autour des représentations de la tradition et de la modernité, à former le regard critique et à affirmer l'expression de soi par ses choix esthétiques et la création artistique.


Lectures analytiques : 5 poèmes

1. Victor Hugo, « Fonction du poète » , Les Rayons et les Ombres », 1840

2. Baudelaire, « Correspondances », Les Fleurs du mal, 1857

3. Baudelaire, « Le Confiteor de l’Artiste » Petits Poèmes en prose, 1862

4. Arthur Rimbaud, « Aube », Illuminations, 1886

5. Alain Bosquet, « Défense du poète », Sonnets pour une fin de siècle, 1980


Lecture complémentaire : Baudelaire, « Spleen et Idéal », Les Fleurs du mal, 1857

Activités complémentaires :

Ut pictura poesis” : un concours de poésie pour permettre aux élèves de s'exprimer à partir d'une forme et d'une inspiration nourries de leurs recherches de poèmes pour la composition d'une anthologie. La présentation sous forme de diptyque de leur poème en correspondance avec un tableau et un poème choisi a été l'occasion de se situer dans l'histoire de la poésie et de la peinture et de proposer leur manifeste poétique, dans le prolongement de la préface de leur anthologie poétique.


Mort comme un rideau


Le rideau

Mort comme un rideau

Mort comme un rideau qui tombe

Mort comme un rideau qui tombe dans une salle vide

Mort comme un rideau dans une salle vide où s’entendent encore les chuchotements des spectateurs

Mort comme un trou dans un rideau

Mort comme un dernier acte


Vivant comme un acteur.

Adrien - 1ère ES1



Picasso Pablo (1881-1973)

20e siècle

huile sur bois

Paris, musée Picasso



Mort comme une soupière

Mort comme une soupière

Mort comme l’ébrèchement d’une soupière

Mort comme un reste de potage figé dans le fond d’une soupière

Mort comme mille soupières

Mort comme une souris noyée flottant à la surface d’une panade emplissant une soupière

Mort comme un chou plein de poux à genoux dans le fond d’une soupière

Mort comme une soupière


Vivant comme un caillou


Raymond Queneau, 1965


à suivre...

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Activités complémentaires :

Ut pictura poesis” : un concours de poésie pour permettre aux élèves de s'exprimer à partir d'une forme et d'une inspiration nourries de leurs recherches de poèmes dans le cadre de la composition d'une anthologie poétique. La présentation sous forme de diptyque de leur poème en correspondance avec un tableau et un poème choisi a été l'occasion de se situer dans l'histoire de la poésie et de la peinture et de proposer un manifeste poétique, dans le prolongement de la préface rédigée d'une anthologie poétique de leur composition.

L'autoportrait du poète : "Images de soi" (Charles Juliet) ; rédaction d'un autoportrait à partir du poème de Charles Juliet

En perspective croisée avec les quatre autres objets d'étude, ces réalisations qui entrent dans le cadre du dossier-enquête sur la place du sujet dans l’histoire de la communication et des représentations représentent des manifestes poétiques en vue de la formation du regard critique et de l'expression de soi par ses choix esthétiques et la création artistique (ou comment se dire par ses choix esthétiques) en vue de la recherche d'une esthétique “générationnelle” .

Ils ont ouvert la voie au travail d'écriture du roman collectif “générationnel” : le roman d'un poète ou d'un “cénacle” (en perspective croisée avec l'objet d'étude : le roman et ses personnages, visions de l'homme et du monde).

Le roman d'un collectif de poètes (autoportrait et manifeste poétique « générationnels »), pour une esthétique de la continuité romanesque ou de la discontinuité (des "Histoires brisées" de Paul Valéry aux Faux-Monnayeurs d'André Gide et à La Recherche du te

ENQUETE : Le roman et ses personnages : Visions de l'homme et du monde (EAF)

Une enquête "générationnelle" sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentations :


Comment et pourquoi écrire ?


Comment et pourquoi écrire... des romans ?


Comment et pourquoi écrire un roman aujourd'hui ?


Continuité ou discontinuité romanesque ?

du "topique balzacien" au nouveau roman..


Autoportraits et manifestes poétiques d'un collectif de poètes lycéens : pour la construction d'un collectif de personnages (schéma actantiel) et d'un synopsis (schéma narratif ou sommaire) du roman collectif "générationnel" .



Le roman collectif "générationnel" d'un collectif de poètes

Titre provisoire : A la recherche du poète inconnu/disparu (?)

Photo de Yves Monier


L'écriture d'une aventure : qui est l'auteur du poème anonyme affiché en T3 ?

L'aventure d'une écriture (cf. sujet 25*) : la construction romanesque et les rythmes de la narration

"Au fond, ce que j'aimerais faire, c'est de la poésie", Olivier Cadiot, Un nid pour quoi faire


* 25. Que pensez-vous de cette formule des « nouveaux romanciers » qui proposent de substituer « l’aventure d’une écriture à l’écriture d’une aventure » ? Vous développerez votre point de vue à partir de l’analyse d’exemples précis de vos lectures.